Édito

Faire de la place pour les femmes

De profondes inégalités entre hommes et femmes subsistent en Suisse. Notamment en termes de partage des tâches, de salaires et d’accès aux postes à responsabilités. Le monde politique en est un exemple criant. Les femmes sont sous-représentées dans la plupart des gouvernements et des parlements : 33% au Conseil national, 30% au Grand conseil vaudois, 26% à Genève et 23% à Neuchâtel. Plus inquiétant encore, dans ces deux derniers cantons, la proportion de députées baisse depuis une dizaine d’année.

Pourtant, une démocratie réellement représentative exigerait un nombre équivalent d’élues et d’élus.

A l’image de la motion déposée cette semaine à Neuchâtel, par laquelle les socialistes demandent qu’à l’avenir les élections soient «séparées» afin d’atteindre la parité, de nombreuses initiatives ont été proposées: Quotas, listes égalitaires, etc. Toutes ont été décriées. Leurs opposants accusent ces outils de promouvoir des politiciennes non pas pour leurs qualités ou leurs idées, mais pour leur genre.

Etre femme n’est pas un programme politique. Les partis n’en ont pas moins la responsabilité de combler les carences de représentativité de notre système. Dans leur rangs d’abord. En formant plus de femmes, en présentant plus de candidates, en leur apportant plus de soutien pour pouvoir siéger et en leur permettant d’accéder aux postes de direction.

Puis en poursuivant ce combat dans l’ensemble de la société. En menant des politiques – leur mission première –  qui permettent notamment une meilleure répartition du travail et des tâches domestique. Et qui changent les mentalités. Car pour atteindre une meilleure égalité, il ne faut pas seulement promouvoir les femmes. Les hommes doivent aussi leur faire de la place. En lâchant du pouvoir, en partageant les postes, et en réduisant leur temps de travail pour mettre la main à la pâte à la maison.

Opinions Édito Gustavo Kuhn

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